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Les GALERIES de Centrale Généalogie |
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UNE HISTOIRE DE STRASSE QUI A MAL TOURNÉ
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Il y avait dans ma promo un garçon plein d’entrain, trouvant toujours une idée pour faire rire et créer de l’ambiance, animant des concours divers et variés, et surtout très doué pour organiser et mener les Enterrements des professeurs à l’issue de leur cycle de cours, c’était à se tordre de rire !
La Strasse était évidemment une cible de premier choix. Le caractère rigide et très empreint de culture militaire de nombreux de ses représentants cadrait mal avec celui de notre loustic.
Voilà que notre homme imagine un grand coup, en cette période où l’autorité de l’Ecole était déjà sérieusement remise en question.
Il s’agissait ni plus ni moins que de remettre à plusieurs, la copie du corrigé du sujet d’Exam-G en guise de réponse à l’examen Véron de deuxième année. Car les pitreries de notre camarade devant les Mérovés lui avaient permis d’apprendre que le corrigé de l’examen se trouvait enfermé dans l’armoire de leur bureau quelques jours avant l’examen lui-même ! Attention louable de la Strasse devant permettre aux élèves de connaître, dès l’issue de l’examen, ce qu’ils auraient dû savoir.
Voilà donc notre ami faisant des tours de passe-passe dans le bureau des Mérovées pour prendre, sous leur nez, l’empreinte de la clef de l’armoire.
Le jour venu, quelque acrobate de la turne de notre ami a grimpé nuitamment par la façade dans le bureau et a subtilisé le corrigé en question.
Le résultat, on ne l’a connu que bien après. Soudain, une chape de plomb est tombée sur la promo, une atmosphère d’orage ! On a compris alors qu’une turne s’était livrée à une plaisanterie dont le sel n’avait pas trouvé la même saveur pour la Strasse que pour elle. Le correcteur avait-il jugé anormal qu’une dizaine d’élèves aient répondu texto conformément au corrigé, c’est ce que l’on pourrait supposer charitablement ; ou bien, selon certains, y aurait-il eu dénonciation par un envieux qui, comme tout le monde, n’avait pu traiter le sujet que misérablement ? Seules les archives de l’Ecole devraient donner la clef de cette question.
Le conseil de discipline a envoyé un certain nombre de délinquants faire leurs classes, histoire d’espérer que cette pause dans leurs études leur enlèverait le goût de revenir pour obtenir leur diplôme. D’autres ont su émouvoir la Strasse et bénéficier de sa clémence, en repassant l’examen sous haute surveillance. Le chef de la conspiration, quant à lui, fut renvoyé. Il faut dire qu’il n’avait pas ménagé ses critiques sur l’Ecole et n’avait pas cherché à l’amadouer lors de sa comparution !
Qu’est devenu notre ami ? Deux ou trois ans après cette histoire, je l’ai rencontré par hasard au coin d’une rue. Bavardant un moment ensemble, il m’apprit qu’il faisait des études de droit et qu’il venait de remporter le prix de la meilleure plaidoirie. Il est depuis devenu un avocat réputé et professeur de droit. Au fond, c’était bien là son destin !
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Jean-Noël FINES
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Dernière mise à jour : 15 octobre 2012 |
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