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Les GALERIES de Centrale Généalogie




« Chroniques de l’Ecole Centrale»
de Charles DUBIN (Paris 1928)
Editeur Bédécom SA 1881.
     
 
 
  • Charles DUBIN parle plusieurs fois de Marcel VERON :

    Page 27 : Marcel Véron (1922b)


    Marcel Véron, récemment élu Membre correspondant de l'Académie des Sciences, fait partie de ces êtres dont les titre et travaux découragent par leur abondance le plus courageux des biographes.

    Rien qu'en 1952, la liste occupe déjà plus de dix pages. Que serait ce alors d'une liste actuelle?

    Major de sa promotion, naturellement, il a professé la Thermique à l’Ecole, nous disions jadis la Physique industrielle, à laquelle l'attachent 49 ans de services dans le corps enseignant. Ce qui pulvériserait le record d'Oslet (45 ans) si toutefois Bertrand de Fontviolant ne pouvait prétendre avoir de justesse dépassé le demi-siècle.

    Il a professé le chauffage a l'Ecole des Beaux-arts et au Conservatoire National des Arts et Métiers et a dû, faute de temps, refuser d'enseigner sa spécialité dans les Ecoles suivantes : Physique et Chimie, Application des Poudres, Supérieure de Céramique, Supérieure de l'Armement, etc. Président des Ingénieurs civils et de nombreux Congrès internationaux de Thermique.

    En résumé, rien, depuis un demi-siècle, n'a pu se passer dans le domaine de la Physique Industrielle sans qu'il y ait été directement ou indirectement mêlé.






    Page 205 : Enterrements


    Lorsqu'un prof faisait le dernier amphi de son cours, il était d'usage de procéder à son « enterrement » symbolique. Peut être, au fond, cette cérémonie ne s'appelait’ elle enterrement que parce que cela consistait essentiellement à mettre en boîte notre cher professeur.

    Cela pouvait se borner à un laïus du major. Suivant le degré d'humour de celui-ci, et surtout, le degré de réceptivité du professeur, ce dernier avait droit à un discours ampoulé ou à des variations spirituelles où les épines étaient plus nombreuses que les roses.

    Mais les professeurs respectueux de la tradition se devaient d'accepter, au lieu du laïus-major un enterrement en règle.

    Le cours du professeur y servait de prétexte a une pantalonnade de style montmartrois ou du moins, se voulant telle. Hélas, Molière et ses divertissements du Malade imaginaire ou du Bourgeois gentilhomme restaient pour nous un modèle inaccessible.

    La tradition des enterrements semblait perdue, lorsque, il y a quelque temps, notre ami Véron, après 49 ans de bons et loyaux services, donna le dernier de ses derniers amphis.

    Un groupe de ses anciens élèves estima qu'il était impensable que cela se passe sans un enterrement dans les règles de l'art. Ils allèrent trouver les élèves qui leur répondirent à peu près :

            - « Un enterrement? Kèkcekça? »
            - « Ca ne fait rien, dirent les anciens, on va vous expliquer. »

    Et c'est ainsi que Monsieur Véron eut un enterrement comme aux plus beaux jours d'autrefois.

    Pouvons-nous espérer que la renaissance de cette tradition ne soit pas sans lendemain?






    Page 183 : La sagesse de Marcel VERON (1922b)


    Peut-on en rêver plus brillant exposé que cette conclusion du « testament spirituel » de notre camarade?
    Testament qu'il dévoila naguère lors de son enterrement, et qui fut recueilli par les reporters d'Arts et Manufactures, présents à la cérémonie.

    « Le travail T d'une force F déplaçant de DI son point d'application est le produit scalaire du vecteur F 'par le vecteur DT
    Désignant respectivement par F, M et a les modules des deux vecteurs et l'angle qu'ils forment, on a
    T = F. DI = F. DI cos a.

    Pour que le travail en cause soit grand et positif, il faut

    1) Une force de module F intense : intelligence, imagination, dons naturels.
    2) Un angle a faible, le travail étant nul si le déplacement se fait dans une direction orthogonale à la force F (a = pi/2) : choisir sa voie en conformité avec ses dons naturels.
    3) Un déplacement de grand module DI : labeur, persévérance, volonté.

    Les épreuves d'admission à notre Ecole sont garantes du premier point, en ce qui vous concerne.

    Mais veillez bien aux deux autres :

    Visant a, il en va d'une orientation mal choisie, disait notre vieux Maître Monteil, comme d'une paire de souliers mal choisies a cela près que les souliers ne vous font pas souffrir toute une vie.

    Visant DI, surtout, ayez de la volonté, du ressort, du caractères mises a part quelques exceptions dues à la naissance, à la maladie, au mariage ou à ce qu'on appelle la chance quand il s'agit des autres, le classement que fait la vie entre les hommes est essentiellement un classement des volontés. Ne peuvent rien apporter, ni à eux-mêmes, ni aux autres, ceux qui se donnent pour idéal le chien crevé au fil de l'eau.


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    Dernière mise à jour :
    28 octobre 2010