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Les GALERIES de Centrale Généalogie
Témoignage de Christian GINISTY (Paris 1956). 
Mes deux contemporains que j'ai le plus admirés sont, sans conteste, Charles de GAULLE et Marcel VÉRON. Le second a influencé ma carrière, faite entièrement dans la thermique. A l'École, j'étais complètement polar et, toujours au premier rang (sinon on n'entendait rien), je crassussais à mort sans débander, le nez sautant de mon cahier au tableau noir qui, vu de loin, devenait quasiment gris en fin d'amphi. Au premier instant libre qui suivait le cours, je m'efforçais de déchiffrer et comprendre mes notes prises au vol. En 1956 il n'y avait pas de polycopiés. J'ignore s'il y en eut un jour pour le cours Véron. Par ce travail supplémentaire, j'arrivais, tant bien que mal, à un texte convenable, que je pouvais ensuite assimiler. J'eus la chance de décrocher un 20 à l'exam-gé, puis l'honneur d'être sollicité par Véron pour lui prêter mes cahiers, afin, dit-il, de parfaire son cours de l'année suivante. En fait, je n'ai jamais revu mes cahiers, mais, en échange, il m'invita un jour à son appartement de Neuilly et me fit cadeau de son cours du CNAM, bien plus complet et approfondi que celui qu'il nous délivrait à piston. C'est un trois volumes brochés, entièrement manuscrits. C'est un précieux souvenir que je conserve avec vénération. J'ai revu le Professeur dans la vie active, notamment dans de nombreuses conférences de l'AICVF (Association des Ingénieurs en Chauffage Ventilation de France), dont il fut aussi président. Inutile de dire qu'à aucune il ne se privait de prendre la parole, pour montrer, assez malicieusement, au conférencier, qu'il aurait pu mieux faire. Il s'embarquait alors, de son siège et sans notes, dans une démonstration "plus élégante", qui laissait l'auditoire "bluffé", quoique parfois agacé! C'était du pur Véron, tel que nous l'avions admiré ou détesté rue Montgolfier : sa petite taille ne l'empêchait nullement d'éclabousser tout son entourage de la grandeur de son savoir et de son intelligence! Si bien que, à la réflexion et malgré ce que l'on a pu dire, je me dis que de Gaulle aurait sans doute connu un grand destin, même avec une taille plus ordinaire. Mais cela, on ne le saura jamais.
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